GRÈCE

Journal de voyage

 

Mercredi 12 août 2009

En route pour le pays des Dieux et des philosophes : la Grèce.
Arrivés à Athènes en fin d’après-midi, nous ressortons de l’hôtel vers 18.00. Dans le quartier d’Exarchia où nous logeons, presque tous les commerces sont fermés. C’est un quartier assez « jeune », plein de bars et de graffitis. En marchant une jeune femme nous demande en anglais où se trouve le musée national. Comme il est juste à côté de l’hôtel, je le lui indique. Je suis dans cette ville depuis deux heures et déjà je peux donner des renseignements aux touristes !
En peu de temps nous sommes à Omonia, grande place sans aucun charme près de laquelle il semble ne pas être malin ni rassurant de s’y balader la nuit venue. Nous poussons jusqu’à la Place Syntagma, plus agréable, où nous prenons un verre, le temps de laisser venir la nuit. C’est à Syntagma que se trouve le Parlement.

Pour dîner nous retournons à Exarchia dans un restaurant conseillé par le guide. Le nombre de Français présents confirme que ce guide est assez suivi. Quoi qu’il en soit, on mange bien chez Rozalia, très bien même et pour un bon prix.

Ainsi s’achève notre première journée au pays des Dieux.

 

Jeudi 13 août 2009

Parce que nous étions assez fatigués, on ne se lève que vers 9.00. Le temps d’une douche et d’un petit déjeuner, c’est en fin de matinée que nous quittons l’hôtel, direction l’office du tourisme ; Celui-ci se trouvant à côté de la place Syntagma, c’est vers elle que nous marchons. Nous y arrivont pour nous rendre compte que ce n’est pas Syntagma mais un coin appelé Panepistimio. Hier nous pensions être à Syntagma mais nous étions à Panepistimio ! Syntagma est un peu plus loin. Le Parlement grec trône au dessus de cette grande place. C’est bien plus agréable qu’Omonia : on peut s’y asseoir, prendre le soleil, admirer un éléphant bleu à taille réelle et se reposer.
Après l’office du tourisme, nous achetons pour un euro une grande bouteille d’eau fraîche que nous partons déguster dans l’immense parc d’à côté nommé « Jardin National ». C’est très très joli, bien vert, avec de nombreux bancs, de petits chemins et un pond en bois. Ah si toute la ville d’Athènes pouvait avoir ce charme !

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Le Jardin National

Après le déjeuner, retour à l’hôtel pour une petite sieste avant d’aller visiter le musée national archéologique qui donc se trouve juste à côté. C’est très grand et plutôt intéressant : vestiges historiques, ornements en or dont me célèbre masque d’Agamemnon, statues de marbre et de bronze. Ce musée offre une idée assez juste je crois, de la vie à l’époque antique. C’est un passage obligé et qu’on ne regrette pas.

Après la visite, on va à pied jusqu’à Plaka (une demi-heure de marche environ). C’est un quartier très animé, surtout le soir, où l’on trouve pléthore de restaurants, boutiques de souvenirs, bijouteries, touristes, rues plus ou moins piétonnes. On y dîne puis on continue la promenade. A Plaka on peut acheter des répliques de bijoux anciens : les faux bijoux antiques sont de vrais bijoux en toc.
A Monastiraki, juste à côté, on peut regarder l’Acropole éclairé sous le ciel nocturne. Ce sera l’image du jour (ou plutôt du soir). A moins que ne ce soit la vision de cette jeune femme, sac à dos attaché, petit bermuda clair, peau bronzée, tranquillement accroupie place Omonia en train de préparer sa seringue et de se faire un fixe, là, en milieu de soirée Athénienne, devant tout le monde.

 

Vendredi 14 août 2009

On se lève plus tôt ce matin pour ne pas arriver tard à l’Acropole. Après un passage par Omonia (plus calme le matin que le soir) pour trouve l’agence Ktel (sans succès), on prend le métro jusqu’à la station Thissio. Ce métro est agréable, les stations sont vastes, lumineuses, claires. Les trains ne passent pas souvent mais ils ne sont pas pleins. Peut-être les Athéniens préfèrent-ils le bus ? Quoi qu’il en soit, on sort à Thissio et là c’est tout de suite la chaleur qui t’écrase. Au sortir du métro il faut prendre sur la droite la rue pavée qui monte doucement mais sûrement pendant environ deux kilomètres, sous un soleil ravageur. Au bout de cette voie on entre sur le site où l’on peut acheter les billets d’entrée mais aussi de quoi boire sucré (mais pas d’eau, ils n’en vendent pas ; incroyable mais vrai). On peut acheter aussi des cartes postales et des répliques des Temples. Une fois les billets achetés il faut grimper un peu pour accéder à l’Acropole. Il y a beaucoup de monde mais ce n’est pas insupportable. Une fois passé le théâtre de Dyonisos et les premières colonnes, on arrive sur un très grand espace et là c’est impressionnant : le Parthénon trône, majestueux, presqu’entièrement ceint d’un échafaudage. Il accueille les touristes du monde entier avec un calme parfaitement olympien. Juste à côté s’admire l’Erechthéion et ses célèbres Caryatides dont cinq des six statues originales se trouvent au musée de l’Acropole (au pied du site) et la sixième en Angleterre (British Museum) grâce au voleur Lord Elgin. On a le sentiment d’être transporté dans une dimension historique. Ça valait bien la petite grimpette du matin. On reste là une bonne demi-heure avant d’aller boire un coup (mais pas d’eau) et de redescendre prendre le métro. Sur le chemin du retour, une mère n’en peux plus de ses deux enfants qui se disputent violemment. L’ainé finit par partir de son côté en brandissant bien haut son majeur à l’attention de sa génitrice. Tout ça en français car bien sûr ces touristes discrets sont Français. Retour à Plaka pour manger un gyros avant la sieste à l’hôtel.

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Les Caryatides

L’après-midi on reprend le chemin d’Omonia pour faire un tour à l’Hondos Center, sorte de Galerie Lafayette grecques. J’aime les centres commerciaux, c’est comme ça, les temples de la consommation, moi je m’y sens bien. En sortant on s’engouffre dans le métro : ligne 1 direction le Pirée. C’est le port d’Athènes, si grand qu’il constitue une ville à part entière et l’une des plus importantes de Grèce. Dès la sortie du métro on peut voir les grands bateaux qui servent aux croisières mais aussi à rejoindre les îles. A l’autre bout du port se trouvent d’autres bateaux, plus petits mais parfois plus luxueux et qui mouillent dans la zone de la marina. Pour s’y rendre on peut prendre le bus 904 qui fait un long trajet ou le trolley n°20, bien plus rapide. Nous dînons là, au dessus des bateaux, sur une partie de la promenade occupée par les tables de restaurants. Le soleil se couche pendant notre repas. La nuit venue il est temps de rentrer, par les transports en commun bien sûr.

Demain, on quitte Athènes !

 

Samedi 15 août 2009

La patience est une vertu indispensable pour le voyageur. Surtout si vous arrivez en avance. Ce matin on quitte Athènes. Le car de 10.30 que l’on voulait prendre est déjà plein alors on doit attendre deux heures pour prendre le suivant (celui de 11.30) car nous sommes arrivés avec une heure d’avance ! La destination est Nafplio. Le car nous y emmène en un peu plus de deux heures. Devant les bureaux de la Ktel, je demande à un chauffeur de taxi de nous conduire à l’hôtel mais il refuse car celui-ci est juste à côté. Cinq minutes à pied. C’est l’hôtel Byron et la chambre est coquette avec vue sur les toits et la mer. Nous ressortons pour une première découverte de la ville. Le charme est omniprésent et c’est vrai que l’endroit rappelle l’Italie. La place principale (qui s’appelle aussi Syntagma) a quelques ressemblances avec certains lieux insolites et secrets de la plus belle ville du Monde : Rome.

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Nauplie

Les maisons aussi ont un style italien, bien loin de la grisaille athénienne ou de la carte postale grecque : murs blancs et toits bleus. On se promène le long du port, laissant le soir prendre la place de la nuit. Après une sangria et un dîner à l’air libre, on retourne au port pour assister à un bout d’un spectacle local, visiblement inspiré par la bible : musique et chant, bouzouki et voix grecques. On ne comprend pas grand-chose mais ce n’est pas désagréable. Ce sont les Grecs qui applaudissent le plus.

 

Dimanche 16 août 2009

Pour 2,60 euros la compagnie de transport de car Ktel vous dépose en un peu plus d’une demi-heure au site archéologique d’Epidaure. Même le dimanche. L’entrée du site est plus onéreuse mais les six euros ne seront pas un regret (je n’en dirai pas autant après certains repas dans certains restaurants). En effet le théâtre antique est dans un remarquable état de conservation ; Si remarquable que chaque été des spectacles y sont montés. A un mois près, nous aurions pu aller y écouter Michel Camilo. La nuit, la majesté du site et l’acoustique apparemment remarquable ainsi que les notes du pianiste Dominicain ont dû ravir les spectateurs. Tant pis pour nous. A 13.00 pile le chauffeur de la Ktel repart vers Nafplio et nous sommes à bord.

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Epidaure

Je crois que lors de tout voyage il est bon de se poser pour réfléchir ou pour laisser vagabonder son esprit plein d’horaires de cars ou de trains. Pour moi ce fut cet après-midi, sur un banc face à la mer, en lisant le drôle et excellent livre de Michael Palin (que j’adore comme comédien mais aussi et surtout comme voyageur pour la BBC) : Le tour du Monde en 80 jours (si, si), récit d’un voyage qu’il fit en 1989 et qui donne envie de voir le monde, plus longtemps, mieux et autrement.
Le soir au dîner je commande une fois de plus des fritures de courgettes préparées avec du fromage, une sauce et savamment épicée. Et moi qui pensais que les légumes étaient ces choses bouillies ou crues, au mieux sans goût, qu’on nous oblige à avaler dès notre plus jeune âge, soit disant pour notre santé…

 

Lundi 17 août 2009

Jour tranquille à Nafplio. Après un petit déjeuner dans un parc, nous nous occupons d’acheter nos billets de car pour Galatas du lendemain ainsi que les places de bateau pour nous transporter de Poros à Hydra puis au retour d’Hydra au Pirée. Au déjeuner nous faisons la connaissance d’une vieille dame née ici, qui y vit et qui parle assez bien français pour nous expliquer à quel point la ville est belle. Nous allons ensuite à la plage qui en fait est un quai en béton d’un côté et un tas de caillou de l’autre. Heureusement qu’il y a un bar où l’on peut boire bien frais en regardant la mer.

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Nauplie

Le soir on regarde le soleil filer derrière les hautes collines, laissant ainsi la place au royaume de la nuit.

 

Mardi 18 août 2009

Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Roman Polanski, ce qui n’a rien à voir avec ce voyage en Grèce. Ce matin nous flânons pour la dernière fois dans les rues de Nauplie, passant devant ces boutiques qui vendent des montres de luxe ou des lunettes de soleil de marque en face d’autres boutiques qui proposent des copies de ces mêmes lunettes mais à quinze ou vingt euros soit dix fois moins que le prix des vraies. Plus loin sur le port, où un gigantesque bateau de croisière vient d’arriver, délivrant quelques groupes de touristes américains, je vois ces jeunes Africains, Mourides je suppose, qui vendent des copies de montres de luxe vues auparavant. Là encore à des prix défiant toute concurrence. Cet après-midi nous prenons un car puis un deuxième qui nous dépose à Galatas, de là nous montons dans une barge pour traverser un bout de mer de quelques centaines de mètres pour rejoindre une île appelée Poros à partir de laquelle nous prenons un bateau rapide jusqu’à Hydra, terme du voyage de ce jour. Ce bateau de la compagnie Hellenic Seaways s’appelle un Flying Dolphin mais il n’a ni le charme ni la grâce du mammifère dont il emprunte le nom. Flipper devrait leur faire un procès. Ce bateau est aussi laid à l’intérieur qu’à l’extérieur, mais il va vite et n’est pas (très) cher. Nous touchons Hydra en fin d’après-midi. Notre hôtel s’appelle Kirki, la chambre est simple et propre mais ils devraient revoir la robinetterie… De plus l’eau qui en sort n’est pas bonne à boire, dans une île qui s’appelle Hydra, franchement…

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Hydra

Le soir nous dînons dans un cadre romantique, au bord d’une piscine, la cuisine est assez raffinée, ça s’appelle Bratsera. Hydra la nuit offre une jolie promenade le long de ces quais tandis que tous les restaurants du port proposent à leurs clients et sur écran géant la retransmission en direct à un match de coupe d’Europe opposant l’Olympiakos du Pirée au FC Sheriff ( ?). Il est drôle de croiser certains visages de touristes, les mêmes aux mêmes lieux que nous, comme ces asian-americans, déjà vus à Athènes, Nauplie, Epidaure et donc Hydra. Serait-on suivis ?

 

Mercredi 19 août 2009

Quels sont les secrets de cette île ? Je sais que les pirates y trouvaient refuge en des temps anciens et j’ai parfois l’impression d’être dans un décor de film. Par exemple, la rue où se trouve notre pension (le mot hôtel serait exagéré pour le Kirki) conviendrait parfaitement à Norman Taurog pour une scène avec Stewart Grange. La rue est étroite, en pente, on y croise des hommes tirant des chars-à-bras, des âmes portant des marchandises ou des touristes des petits vieux assis, fumant des cigarettes.

Si vous aimez les plages, ne venez pas Hydra. Celle sur laquelle nous passons toute l’après-midi n’est pas une bande de béton surplombant la mer avec une échelle de métal qui sert à entrer dans l’eau, comme on les trouve ici. C’est une vraie plage, même si le sable est remplacé par de la terre. Pour trois euros, on peut louer un transat bleu sous un parasol de paille. Les gens viennent ici depuis Hydra par taxi-boat pour la somme de 12 euros. Cette plage est à Vylchos et l’on peut y venir à pieds, gratuitement, en longeant la côte depuis le port. Il faut marcher environ quarante-cinq minutes, il fait chaud, c’est poussiéreux, ça grimpe et ça descend et on l’a fait, à l’aller et au retour et vous savez quoi ? C’est plutôt agréable à faire !

Ici il y a beaucoup de chats en liberté qui viennent vers vous lorsque vous avez de la nourriture à proximité. Et comme les restaurants ont tous leurs tables dans les rues, de la nourriture à proximité, c’est pas ça qui manque.

Ce soir balade dans la ville d’Hydra, derrière le port, là où il y a nettement moins de touristes. Les bâtiments sont tous blancs et les rues étroites et pavées. Le restaurant s’appelle Anita et on nous offre le dessert : de la pastèque. Ce n’est pas la première fois, il suffit donc de dire que les plats étaient délicieux pour y avoir droit.

 

Jeudi 20 août 2009

Dernière nuit à l’auberge Kirki (quel dommage) et dernières heures à Denver, euh non à Hydra. J’ai l’impression que ce coin de la Grèce est plutôt rocailleux, c’est sec, terreux. Le port d’Hydra est un bel endroit, infesté de touristes (dont nous), surtout des Français (dont nous). Ici c’est vraiment tranquille, on fait confiance aux clients. Je me demande s’il y a une criminalité. A 15.30 on prend un Flying Dolphin qui en soixante-quinze minutes nous ramène au Pirée. C’est vrai que ce type de bateau rappelle les manèges de parc d’attraction et d’ailleurs pas loin de nous, une femme vomit allègrement ses souvlakis. Avant le départ un vieil Anglais vient nous faire un peu la conversation : il voyage sans sa femme et se sent un peu perdu. Je le comprends parfaitement.

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Hydra

Le soir on retourne à Exarchia Square manger un gyros, un vrai, délicieusement gras et pas très cher.
Nous sommes dans le même hôtel que lors des trois premières nuits : le Best Western Museum Hôtel. Pour le même prix qu’à Hydra (soixante-dix euros) on a une vraie chambre et une salle de bain de prince ainsi qu’un petit-déjeuner buffet à volonté. C’est un bon choix.

 

Vendredi 21 août 2009

 

La première étape du jour d’appelle Attica (comme la région d’Athènes), le plus grand magasin de Grèce : six étages de produits haut de gamme, vêtements, parfums, bijoux, bagages de marque, etc. J’adore ces endroits, c’est vrai qu’on y croise peu de sacs à dos. Nous déjeunons place Syntagma, juste à côté dans un restaurant turc nommé Politico. C’est bon et à prix raisonnable. L’après-midi nous allons jusqu’au pied de l’Acropole visiter le tout nouveau musée dédié intégralement au plus célèbre lieu d’Athènes. Comme il vient d’ouvrir, le ticket d’entrée est à un euro. On peut y admirer les vraies caryatides, du moins cinq des six puisque la sixième est toujours au British Museum. Que penseraient les Anglais si des Grecs étaient venus « prendre » quelques menhirs de Stonehenge pour les exposer place Omonia ? Et l’Obélisque de Paris ? Le bâtiment du musée a été conçu par un architecte français. C’est assez laid, du moins à l’extérieur : le béton n’u est pas bien joli. C’est mieux à l’intérieur, assez clair et aéré avec quelques belles idées de présentation. Le soir, retour à Plaka. Je déconseille vivement la taverne située à l’angle des rues Adrianou et Thespidos. Les prix pratiqués sont démesurés et les plats d’une qualité moyenne. C’est la première fois qu’on a la désagréable impression de se faire arnaquer.

 

Samedi 22 août 2009

Le feu ravage le nord de l’Attique, à quelques kilomètres d’Athènes. Depuis la capitale on ne s’en rend pas compte. La chaleur et les forts vents n’arrangent pas les choses. Ce sont nos dernières heures ici. On flâne, on se pose dans le grand jardin à côté du Parlement pour lire un moment. On repasse par la rue Adrianou à Plaka pour déjeuner à l’ombre. Et puis on va à Monastiraki, au marché aux puces. On n’a pas envie d’acheter, les boutiques défilent toutes avec les mêmes marchandises soi-disant grecques. Ce n’est guère appétissant. Et puis des tee-shirts, j’en ai déjà pas mal.

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Athènes


Demain on rentre à Paris. Je suis ravi d’être venu et d’avoir vu la Grèce. Ce ne fut pas extraordinaire mais je ne l’attendais pas à ce que ça le fut. J’ai besoin de voyager plus loin parfois.